A l'emporte plume
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

*Labyrinthe

2 participants

Aller en bas

*Labyrinthe Empty *Labyrinthe

Message  Scorp Sam 25 Oct - 22:55

Puisqu'il faut bien commencer... ^^

Voici Labyrinthe dans sa version modifiée pour la publication dans Vers à Lyre (n°3). C'est l'occasion ou jamais d'avoir vos commentaires ^^ (lâche toi Piiwhy Wink)


Labyrinthe

Un labyrinthe. C'est dans un labyrinthe qu’ils m’ont mis, même si je ne l'ai pas deviné tout de suite. J'ai été condamné à mort mais ils me laissent une chance... Comme dans la nature, les plus malins et résistants n’ont qu’à s’en sortir.
Il fait noir, si noir qu'il pourrait surgir n'importe quoi sans que je ne m'en rende compte. Ont-ils repris le concept antique du labyrinthe de Crête ? Vais-je rencontrer un lion ? Un animal plus mystique ? De toute façon je suis résigné...
Debout dans l’obscurité, les bras en croix, mes mains effleurent de part et d’autre les murs humides et recouverts de moisissure. Les champignons se glissent sous mes ongles. Peu importe, je suis sale.
Encore et encore je marche, j'avance à pas réguliers mais prudents. Toute mon attention est concentrée sur le mur de droite. Dans tout labyrinthe on s'en sort en longeant toujours le même côté. Il parait. Du moins je l'espère... Un croisement puis un autre... inlassablement, je tourne à droite. Toujours, au moment où ma main gauche quitte le mur, j'ai peur... puis de nouveau, je suis dans un couloir et mes deux mains reposent sur les parois. Ces murs qui m’emprisonnent, je ne peux les percevoir par la vue. Mes autres sens m’informent : humides, froids et puants.
Une courbure puis un croisement... une ligne droite... un croisement...
Marchant, je me remémore mon entrée ici pour passer le temps. Pour ne pas perdre les repères qui me restent. C'était quand ? Il y a quatre heures ? Dix heures ? Une journée ? Bien plus peut-être... Je commence à fatiguer. Je ne me suis pas arrêté depuis qu'ils m'ont jeté ici par une trappe.

J'ai alors percuté le sol, faisant une chute que j'ai évaluée à trois mètres environ. Puis ils m'ont envoyé un sac. J’étais trop fourbu pour réagir, trop fourbu même pour tenter de profiter de la lumière émanant de la trappe pendant qu’elle était ouverte. Quand j’ai enfin pu bouger et que je me suis résigné à ce que mes yeux ne me serviraient pas ici, j’ai ouvert le seul bagage qui m’était confié.
A tâtons, j'ai trouvé dedans du pain et une gourde en peau tannée qui contenait de l'eau, une autre qui renfermait un autre liquide... Une corde aussi. Cela ressemblait à un kit de survie. Le pain était frais, j'en ai dévoré une bonne partie mais une pensée m'a arrêté. Ils ne m’avaient pas donné de pain frais auparavant. Jamais.
Et si ces vivres étaient les seuls dont je disposais ? Je pensais alors être dans une cellule. Mais, et si cette trappe ne s'ouvrait plus ? Je n’avais senti aucun escalier durant ma chute, la construction qui m’abritait n’avait pas été prévue pour qu’on en sorte.

Après avoir rangé soigneusement le pain dans ma besace, j'ai décidé d'explorer ma nouvelle cellule. C’est là que je me suis aperçu que j'étais dans un couloir. Le seul bruit qui me parvenait était un semblant de bruit de pas… Tout près. Mais je pense que mon imagination m'a joué des tours. S’il y avait eu quelqu’un d’autre entre ces murs, il se serait fait connaître. Et s’il ne s’agissait pas d’un humain, l’animal m’aurait déjà dévoré. Cet Autre n’était que le fruit de mon anxiété.
Et depuis, je marchais... Le sac qui pendait sur ma hanche commençait à peser... Une fois de plus, je le changeai d'épaule, lâchant a regret la rassurante paroi.
Quelques pas, puis mon pied a buté dans quelque chose. Un petit rocher sans doute qui a roulé au loin. J'eus beau chercher, à quatre pattes par terre, je ne l'ai pas retrouvé.
Et puis... A quoi m'aurait-il servi ? Je ne sais pas. L'instinct de survie me dictait de tout récupérer... le moindre objet pouvait être utile. Et cette corde... Les gardes plaisantaient au-dessus de moi, disant qu'ils l'avaient ajoutée pour que je puisse me pendre avec. Puis leurs voix s'étaient éloignées et tout était redevenu silencieux... Silencieux, sombre, sans un bruit : mort.

Je continue à marcher, le seul son qui résonne contre les murs de pierre est celui de mes pieds nus sur le sol. Sol de terre ou de pierre, je ne saurai le dire, je ne sens pas vraiment mes pieds. Parfois, le bruit d'une flaque perturbée par mes pas. L’odeur rance d’excrément pourrait presque être ignorée si j’avais autre chose à quoi penser.
Tandis que je marche, j'entends à nouveau d'autres pas, et à nouveau, je m'arrête faisant le plus de silence possible... L'Autre. Il ne s’interrompt que quelques secondes puis à nouveau, ses pas s'éloignent. Cette fois, je suis sûr de ne pas être seul dans ce labyrinthe. Mais je ne veux pas savoir qui est, ou qui sont, mes compatriotes.
Toujours... Toujours le même schéma... comme un modèle régulier : une ligne droite, une courbe puis une ligne droite, une courbe... Et moi, inlassablement, je tourne à droite, comme traçant une figure de géométrie parfaite... le tout ponctué de carrefours.
Et me voilà à nouveau dans un couloir en ligne droite. Puis, maigre diversion dans la monotonie de la marche, à nouveau, mon pied heurte quelque chose. Cette fois-ci, j'ai le réflexe d'écouter attentivement les sons qui suivent et je détermine où l'objet a roulé... j'avance à quatre pattes dans cette direction et mes mains retrouvent enfin l'objet. Il est assez gros, la taille d'une main, peut-être un peu plus.
Palpant de mes doigts sales, je sens une surface lisse creusée par endroits. Je suis pris de nausée. Dans le noir, mon visage se crispe dans une grimace en reconnaissant... un crâne humain... Ses reliefs sont creusés de petites griffures. Des rats.
Ainsi, après sa mort, l'homme avait été la proie de rats et peut-être d'autres animaux. Avant ou après qu’il meure ? Avait-il succombé à la marche ? A quoi d'autre sinon ?
Le reste du corps ne doit pas être loin. Mais je suis trop dégoûté pour le
chercher. Puis, une affreuse idée s'impose à mon esprit. Fébrilement, je dépose le crâne contre le mur que je viens de quitter et moitié-courant,
moitié-marchant, je longe ce même mur, toujours dans la même direction. Un croisement, un arc de cercle... A nouveau un croisement... Et me voilà dans un couloir en ligne droite. Je m'arrête, m'adosse au mur de droite pour le longer.
Je me force pour ralentir mon pas. Ma poitrine s’efforce de contenir un cœur affolé. J'avance maintenant de côté, d’un rythme plutôt lent, les talons et le dos collés au mur.
Ce que je redoutais arriva : au bout d'une dizaine de mètres environ, mon pied nu toucha quelque chose. Je me penchai, tremblant, et reconnus un crâne. Nul besoin de la précision de mes yeux pour estimer que c’était le même que quelques minutes auparavant.
Ainsi c'était cela... Je tournais toujours autour d'un même bloc de pierre
depuis ma descente ici. Je n’avais pas avancé d'un pouce. La douloureuse
évidence m'immobilisa quelques secondes. Si le malheureux homme n'avait pas succombé avant moi, j'aurais poursuivi mon avancée, sans pourtant progresser.
La pensée que j'aurais pu finir mes jours à tourner en rond m'arracha un
frisson.
Voilà que j'avais déjoué la première épreuve de ce labyrinthe.
Découvrir la feinte. Je glisse la relique de mon camarade de fortune dans la besace suspendue à mon côté et en profite pour arracher un morceau de pain que je savoure religieusement avant de me remettre en route. Cette fois-ci, dès le premier croisement, je quitte sans hésiter la muraille, tendant les bras devant moi à la recherche de la surface froide qui devrait me faire face. Je ne distingue même pas l’extrémité de mes doigts fiévreux. Reste à faire un choix... A droite ou à gauche ? Je décide de tenter la gauche : jusqu’à présent, la droite ne m’a pas porté chance…
J'ai perdu tout sens de l'orientation, je ne peux me fier qu'à ma mémoire et ne pas cesser de tourner dans la même direction.
A nouveau, je marche longtemps. Je ne sais pas combien de croisements j'ai dépassé déjà. Mais tous étaient sur ma gauche, je dois être dans un long couloir. J'ai l'impression de tanguer tellement j'ai marché. Mes mains brûlent et se couvrent de cloques à force de frotter contre la surface faite de roches inégales.
Mes pieds sont trempés et glacés. Je décide de m'arrêter et de passer la nuit sur place ou du moins de dormir ici : je ne sais pas quelle heure il est. Je me pelotonne donc contre le mur, recroquevillé sur moi-même. J'ai l'habitude du froid. J'ai déjà passé plusieurs semaines en prison avant que l'on me jette ici. Ou est-ce que cela n'a duré qu'une semaine ? Je ne sais pas... Au moins, j'avais de la lumière... Ici, impossible d'évaluer le temps. Je ne sais même pas si mes yeux sont fermés ou non, l’obscurité est la même.
Je suis éveillé par un feu, un grand feu noir qui ne dégage aucune luminosité. Je ne vois toujours rien... ou plutôt, je ne vois que ce feu, comme s'il absorbait la moindre existence... un feu de néant...
Je m'approche et je perçois son influence, je tends une main que je ne vois pas. Je ne sens pas de chaleur. D'ailleurs, je ne sens plus rien. Je m’aperçois que je n'ai plus aucune sensation dans les doigts. Je tente de donner un ordre : de fermer le poing. Mais mon cerveau semble me répondre qu'il ne voit pas où envoyer l'information et si j'insiste : "Au bout de mon bras", il semble m'assurer qu'il n'y a rien et n'y a jamais rien eu à cet endroit de mon corps.
Je le crois.
Si ça se trouve, le feu est la sortie du labyrinthe. Si j'entre dans le feu, je pourrai m'échapper. J'ai tellement peur de rester enfermé ici pour le restant de mes jours que je me lance. Je saute à pieds joints dans le feu... ce feu salvateur... Ce feu qui m'obtiendra la liberté...
Le choc me réveille. Je suis au sol. J'ai frappé la pierre de toutes mes forces en tournant la tête. J'ouvre les yeux... Enfin, je crois que j'ai les yeux ouverts... je ne suis sûr de rien. Un liquide poisseux s’écoule sur ma tempe depuis l’endroit où j’ai percuté ma tête contre le mur. Mes membres sont engourdis par le froid. Voilà donc pourquoi dans mes rêves ils me paraissaient inexistants.
Je me frotte les épaules avec énergie pour me réchauffer, l'habitude du froid n'empêche pas les articulations de s'ankyloser ou les muscles de se raidir une bonne fois pour toute. Ils en sont proches. D’un revers de manche crasseuse, j’essuie le sang avant qu’il ne coule à terre et attire les rats. Ainsi ce n'était qu'un rêve. Très bien... Je suis résigné... il n'y a pas de moyens surnaturels pour sortir d'ici, il faut simplement de la volonté et un mental d’acier. Ce doit être la seconde épreuve : ne pas devenir fou. Tant que mon corps acceptera d’obéir, il suffit d’un moral d’acier. Oui, ça suffit. Ne pas devenir fou.

Je me hisse sur mes pieds et sautille légèrement pour faire circuler le sang dans mes membres sans vie. Pour la seconde fois en si peu de temps, j'ai une pensée affreuse : me voilà dos au mur. Comment savoir dans quelle direction aller ? D'où suis-je arrivé ? J'ai déjà beaucoup avancé dans ce long couloir mais comment savoir où aller pour ne pas rebrousser chemin ? Espérant de tout cœur que je n'ai pas roulé de l'autre côté du corridor, je me place de façon à avoir le mur à ma droite et je me mets en marche, lentement au début car mes jambes sont douloureuses de courbatures.
Combien de temps le corps peut-il vivre sans manger ? Sur quelle distance peut-on faire marcher un corps épuisé ? Si je mangeais un autre bout de pain... Aurais-je la force d'avaler ?
J'avance de façon mécanique, sans réfléchir à la destination. Ma conscience du monde qui m'entoure se limite à une portion de mon corps : un amas de nerf, qui repose contre la surface de la muraille à ma droite.
J'ai à peine conscience que ma paume est à vif à force d'être frottée ainsi
contre cette pierre rugueuse. J'ai à peine conscience que plus bas, mon estomac réclame de la nourriture. J'ai à peine conscience des pas que j'entends devant moi.
Scorp
Scorp
Parnassien

Messages : 173
Date d'inscription : 29/09/2008

Revenir en haut Aller en bas

*Labyrinthe Empty Suite

Message  Scorp Sam 25 Oct - 22:58

Des pas ? Serait-ce l'Autre ? Celui que j'ai aussi entendu tout à l’heure ?
Mon imagination vole à toute allure. Serait-ce un minotaure ? Un être sorti des légendes ? Est-il armé ? Peut-être devrais-je craindre pour ma vie... Après tout... non... Tant pis. Je ne crains rien. Si je dois mourir, je mourrai.
Les pas continuent de s'approcher, de ma gauche, ils sont passés devant. Je me suis arrêté, prêt à faire face à l'adversaire.
Tout à coup ils s'arrêtent. Des sons parviennent à mes oreilles. Certainement des hurlements bestiaux. Je suis pourtant surpris de reconnaître une langue humaine. Ainsi, mon ennemi sera homme.
- Qui est là ?
Je ne réponds pas. Je ne bouge pas...
- J’entends votre respiration, cela fait quelques temps que je vous entends
progresser... Qui êtes-vous ?
Je suis démasqué. Mais il ne semble pas agressif. Peut-être qu'il a peur de moi lui aussi. Je décide de m'annoncer.
- Je suis un condamné... Et vous ?
L'inconnu me réplique d'une voix d'outre-tombe.
- Vous êtes armé ?
Je me contente de répondre systématiquement :
- Ne vous inquiétez pas. Je n'ai qu'une corde mais je n'ai pas l'intention de vous attaquer.
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, deux mains s'appliquent sur mes épaules et me propulsent en arrière, mon crâne rebondit lourdement contre le sol, se fendant à nouveau, et je me débats en aveugle contre deux mains noueuses qui s'agrippent autour de mon cou. Mais mon adversaire doit être encore plus faible que moi : sans trop de mal, d'une impulsion des hanches, je passe par-dessus lui et le plaque contre le sol à son tour. Je laisse alors mon corps agir pour moi. Mes doigts s'enlacent à la base de sa tête. Je ne réagis pas à ses coups, à ses cris. Je ne relâche pas mon étreinte jusqu'à ce qu'il ne bouge plus. Et là encore, je compte jusqu'à dix avant de lâcher prise.
Heureusement que je ne peux voir son visage. Je serais incapable de tuer un homme de cette façon sans détourner le regard. Mais je l’imagine, grimaçant, ouvrant grand la bouche, les yeux sortant de leur orbite jusqu'à refléter la sombre silhouette de la Mort venue le chercher…
Brusquement je réalise ce que je viens de faire. Je viens de tuer un homme. Je recule en trébuchant. Mais toujours sous les ordres de mon instinct, je me rue finalement sur le cadavre de ma victime et récupère tout ce qui pourrait m'être utile. Je glisse ses vêtements dans sa besace que je fixe à mes épaules. Puis, l'esprit vide, je dépose à nouveau la main contre le mur et me mets à courir pour m’éloigner de ce corps inerte. J'ai l'impression de ne pas aller droit tellement je suis troublé par ce qui vient de se passer.
A-t-on le droit de tuer un homme ? Un homme désespéré qui ne m'a certainement attaqué que parce qu'il a eu peur ?
Qu'avait-il fait pour être lui aussi condamné ? Peut être était-ce un meurtrier... Peut-être en m'attaquant n'assouvissait-il qu'une pulsion sanguinaire... Non, je n'ai pas à avoir pitié. Et puis, j'y ai gagné du pain, de l'eau, une nouvelle outre de ce liquide que je n'ai pas encore goûté, et des vêtements.

Je fais quelques pas de course mais je m'arrête et décide de goûter ce que contiennent les deux outres pleines. Et tant pis si c'est un poison. Je me fiche de mourir.
J'ouvre donc l'une des deux et porte le goulot à mes lèvres ne prenant qu'une petite gorgée. Le liquide doux et dur à la fois coule dans ma gorge et je reconnais sans mal l'alcool d'Ostria. L'un de ces alcools qui rendent ivre le plus grand gaillard en moins d’un gobelet. Immédiatement, je referme l'outre et la range. Cet alcool vitreux réchauffe mais me rendrait vulnérable si j'en abusais. Je décide de le garder pour plus tard, mais est-ce-que j'arriverai à résister à l'envie de me saouler ? Qu'est ce qui arrivera si je croise à nouveau un homme alors que je suis ivre ? Je décide de ne pas y penser, de ne pas trop penser, et de me remettre en route le plus vite possible.
Je cours. Je cours jusqu'à ce que tout à coup, je trébuche. Je ne comprends pas tout de suite ce qui m'est arrivé, je suis étalé à plat ventre contre la roche. Le sol… C’est bien de la roche. Je suis dans un édifice construit. Pas simplement creusé comme de vulgaires oubliettes. Mes tibias reposent encore sur l'objet qui m'a fait trébucher. Accroupi, je me retourne et tâte l’objet... Quand je réussis à l'identifier, je ne peux retenir mes larmes. Larmes de frustration, de colère, de désespoir.
Le corps mort sur lequel j'avais trébuché était celui que j'avais moi-même exécuté quelques minutes plus tôt : l'Autre. Lentement, les larmes ruisselant dans la crasse de mon visage crispé par la déception, je me redresse et m'adosse au mur, parcouru de sanglots silencieux.


- Le texte pourrait s'interrompre là (hein Piiwhy ^^) -


Dernière édition par Scorp le Sam 25 Oct - 22:59, édité 1 fois
Scorp
Scorp
Parnassien

Messages : 173
Date d'inscription : 29/09/2008

Revenir en haut Aller en bas

*Labyrinthe Empty Fin

Message  Scorp Sam 25 Oct - 22:59

- Mais je n'aime pas les textes sans fin -


J'ai besoin de réfléchir.
Ce n’est pas un labyrinthe... C'est bien une cellule dans laquelle ils m'ont jeté... Mais une cellule qui fait perdre l’esprit... Je comprends maintenant pourquoi cette corde paraissait si importante aux gardiens. Je comprends pourquoi l'Autre m'a attaqué dès qu'il eut l’espoir de me tuer. J'avais raison sur au moins un point : je n’aurais plus d’autre nourriture que ce qui remplit ma besace… enfin… mes besaces… Ainsi, me voilà chasseur. Je décide de dormir un peu après avoir grignoté mon pain, ce pain qui a commencé à durcir.

Je me réveille… j’entends les voix des gardiens au loin, mes sens sont aiguisés maintenant que ma vue est devenue inutile. Surement vais-je devenir réellement aveugle. Quelle différence ?
Puis, les voix s’approchent, le bruit d’un pan de bois qu’on ouvre, d’un objet lourd qui chute et des rires… Ne tentant même pas de percevoir la lumière de l’extérieur, pour ne pas me brûler les yeux, je me lève et j’attends, l’oreille tendue.
Plusieurs jours sont écoulés sans doute depuis ma propre descente. Des jours à chasser les rats. Des nuits à rêver du feu de ténèbres libératrices. Des heures à dormir avec la gorge sèche de ne boire qu’une gorgée à la fois. Des vies entières dans le noir total à tenter de ne pas perdre l’esprit, à lutter contre l'alcool, contre le froid, contre la fin.
Je ne suis plus seul dans mon antre. Je m’arme de ma corde, prêt à tuer pour survivre… pour manger et pour boire. Tous mes sens sont en éveil. Tous ? Non.
Mes yeux, depuis longtemps délaissés, ne me servent plus qu’à déterminer si je suis éveillé ou non.
Je décide de suivre l’exemple de mon prédécesseur. Je laisse l’intrus se fatiguer… qu’il comprenne ou non que nous sommes dans une pièce circulaire dont le centre est occupé par deux blocs en demi-disque… Cela m’est égal. Dès que l’occasion se présentera, je m’approprierai sa besace. Et les rats devront se battre contre moi pour cette nourriture.
Mon Autre, à nous deux !
Scorp
Scorp
Parnassien

Messages : 173
Date d'inscription : 29/09/2008

Revenir en haut Aller en bas

*Labyrinthe Empty Re: *Labyrinthe

Message  Piiwhy Dim 26 Oct - 15:13

Génial ! je te l'ai déjà dit, mais comme on le sait, " les paroles s'envolent, les écrits restent" donc je le publie au su et au vu de tous : j'adore !
La nouvelle est bien écrite, les description sont oppressante, elle est longue et lente, ce qui donne une très bonne idée du temps qui passe et de l'évolution de létat d'esprit du personnage ! De plus, l'idée de base est géniale ! Est-ce un critique déguisée du système carcérale, ou bien plutôt une reflexion sur notre prison intérieure, avec la pièce représentant un cerveau et ses deux hémisphères ? L'idée de rencontre avec un Autre moi, très développé en psychologie Freudienne ( opposition du Moi et du Ca ) est aussi très inspirante
C'est une excellent nouvelle qui pousse à l'introspectio en suggérant plus qu'en montrant ce dont elle parle et ce qu'elle décrit.
Seule petite critique : elle me parait trop longue, trop explicative. La fin nous en dévoile trop, elle ne laisse pas la possibilité d'une ambiguité qui permettrait de l'analyser sous différents angles. en un mot, il manque une chut forte ( je trouve ).
Anyway, bravob bravo, bravo

P.S:
Scorp a écrit: lâche toi Piiwhy
la manière dont tu écrit ça suggère un trait de mon caractère dont je préfererais qu'il restat caché du grand public. j'apprecierais qu'à l'avenir du supprima l'accent circonflexe, si ça ne te fait rien Very Happy


Dernière édition par Piiwhy le Lun 27 Oct - 2:58, édité 1 fois
Piiwhy
Piiwhy
Plume de Plomb
Plume de Plomb

Messages : 145
Date d'inscription : 08/10/2008
Age : 36

Revenir en haut Aller en bas

*Labyrinthe Empty Re: *Labyrinthe

Message  Scorp Dim 26 Oct - 16:00

Oups désolée Razz

Ceci dit, que penses tu de l'endroit où j'ai coupé (la seconde fois) ?

Et puis, je me défendrais en disant que je n'aime pas, lorsque je lis, les nouvelles qui ne finissent pas. Donc je m'efforce de ne pas le faire subir à mes lecteurs. Si toutes fois, tu préfère ça, dorénavant je mettrai un marqueur de la fin-en-queue-de-poisson avec "ne pas lire la suite si vous préférez l'imaginer vous même" Very Happy.

Hs : Marsu, c'est normal qu'il y ai une limitation de taille de post ? oO
Scorp
Scorp
Parnassien

Messages : 173
Date d'inscription : 29/09/2008

Revenir en haut Aller en bas

*Labyrinthe Empty Re: *Labyrinthe

Message  Piiwhy Lun 27 Oct - 1:54

je pense que tu as mal compris ce que je voulais dire : il n s'agit pas couper la nouvelle, mais d'en modifier légèrement la fin ( dans sa formulation ). la manière dont tu l'a écrite est très bien, et je n'ai rien à redire sur tes choix scénaristiques. je trouve simplement que ta nouvelle n'a pas le type de chute que l'on trouve généralement dans ce type d'œuvres
je ne pense pas que la coupure doivent se faire à tel ou tel endroit du texte, il est parfait comme ça. je veux juste dire que si tu veux suivre mon avis et faire une chute plus ouverte, plus ambiguë, il faudra réécrire la fin ( du moins en partie )
Piiwhy
Piiwhy
Plume de Plomb
Plume de Plomb

Messages : 145
Date d'inscription : 08/10/2008
Age : 36

Revenir en haut Aller en bas

*Labyrinthe Empty Re: *Labyrinthe

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser