Vers libres

Hey oh, hello ! Comme les temps sont durs et que les âmes poètiques semblent être absorbées par des question triviales comme concours, partiels et autres joyeusetés, et semblent de ce fait s'être mises ( momentanément, espérons-le ) en stand bye, je vais tenter une action désespérée pour raviver la flamme de l'inspiration chez ces âmes en peines.
Pour ce faire, je livre à vos plumes pointues et à vos commentaires acérés deux poèmes en vers libres, style quelque peu mis à l'écart par nos auteurs maison, ce me semble.
Oyez, oyez, voici :

1.Vitalité

Il est droit, le pendu ;
Ses yeux sont perdus.
Non ! Pas perdus ! Libérés.
Il a la corde au cou,
Et l’estomac noué,
Mais les yeux n’ont pas peur,
Car les yeux sont fous !
Ils gigotent,
Tressautent dans leurs orbites,
Comme autant de yo-yo
Pendus à leurs ficelles,
Mais le doigt n’est pas mort,
La branche de l’arbre humain
Est sèche, mais la main
Le retient,
Et le yo-yo descend,
S’arrête et rebondi,
Il remonte, son crâne avant lui
Et percute le doigt :
Le pendu élastique
Vient donner de la tête,
Tête de bois
Sur le bois du gibet,
Et les yeux se noient,
Roule sur les écumes
Des lames ,
Croule sous le poids
Du remord et des armes,
Ils sont fous, fous et perdus,
Les yeux du pendu !

Le pendu est raide à présent,
La corde a bien coulé.
Voici venir le vent,
Les corbeaux affamés,
Et le sombre couchant.

L’arbre est mort maintenant,
Mort et enterré.


2.Lange au Linceul

Une couverture blanche
En coton, en lin
En soie chez les riches
En laine pour les autres
Pour se protéger
Dans le couffin
Des coups
Dans le sapin
Des clous

Un lange ou un linceul
Finalement
C’est si peu diffèrent

Comme après la naissance
La mort garde l’essence
Des corps emmaillotés.

Tiens, tu inoves avec les vers libres ! Ca te change bien

Le second j'ai vraiment accroché SAUF ce vers
"C’est si peu espacé…"
qui tombe mal... je ne sais pas pourquoi, il est décalé, cliché... je ne sais pas quoi. Mais il est naze comparé au reste ^^.

Le premier nécessite comme d'hab que je médite et je reviens t'en parler

ta vitalité est pendue à des ficelles et tes vers libres se terminent en linceuls... tout va bien dans ta vie en ce moment?

J'ai bien aimé la parabole du yoyo (il monte puis redescend oh oh oh) (marche aussi avec une hyperbole)

Question: n'est-il pas normal que l'arbre soit enterré? s'il est mort, n'est-il pas plutôt déterré?

Effectivement, tout ne va pas trop mal dans ma vie ! Ce sont de vieux poèmes...

Bravo une fois encore pour le trait d'esprit d'une finesse incomparable...

Pour ce qui est de l'arbre, c'est une excellente question à laquelle je suis bien en peine de répondre. C'est à la fois un oxymore inversé ( il est en effet absolument logique qu'un arbre, même mort, soit enterré ) et un parallèle avec l'enterrement des corps humains. On peut aussi y voir une allusion à un cercle de vie et de mort, avec l'arbre mort qui reste accroché à la terre, à la vie, et le retour d'un cadavre à la terre qui nourrit tout un tas de petites bébêtes et revient au bas de la chaîne alimentaire.
Mais en fait, c'est un vers que je n'ai jamais vraiment réfléchi, j'en ai eu l'intuition et je l'ai écris dans la continuité du reste, et j'ai trouvé en revenant dessus qu'il était à la fois agréable à l'oreille et évocateur, et qu'il terminait bien le poème...

Pour le premier je suis d'accord, le vers tombe mal, mais j'avais le sentiment qu'il manquait une marche au poème, alors je l'ai plus ou moins rajouté comme ça, un peu n'importe comment. Et puis je voulais une rime en "é" pour revenir sur le dernier "emmailloté"... Mais tu as raison la greffe ne prend pas, et d'ailleurs la forme en trois trois de la fin me parait beaucoup mieux qu'une rime, maintenant que j'y pense.
Je le supprime de suite !